Transports

Matin et soir, pendant une heure à chaque fois, je prends un minibus qui m’amène à l’école ou à la maison. La circulation est dense, brouillonne, dangereuse.

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J’y ai vu de nombreux accidents, quelquefois mortels, d’autre fois burlesques. Je pense à ce camion qui a renversé sur plusieurs dizaines de mètres des cageots de raisin, l’autre qui a perdu ses bouteilles d’eau ou à cette camionnette qui a perdu ses citrouilles. La route était ensanglantée, ce jour-là.

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Il y a eu des transports étonnants, zébus, dromadaires curieux, veau sur un scooter, ou encore ce transport de vélos. Peut-être y a-t-il une compétition cycliste quelque part ?

Le climat part en c…

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Il est tombé des trombes d’eau sur Hurghada, il a même grêlé. Egalement sur Sharm El Sheikh, hier. Et demain encore.

Sur l’oasis de Bahariya, deux des maisons en pisé dans lesquelles nous avions dormi il y a deux semaines se sont effondrées. Helal dit n’avoir jamais vu une pluie pareille. Il a également perdu des arbres, couchés par les rafales.

Inquiétant article à lire en parallèle : Climate change may make parts of the Middle East too hot for human beings, according to a new study.

Researchers from the Max Planck Institute for Chemistry and the Cyprus Institute studied weather conditions in the Middle East since 1970. The researchers say “very hot” days in the area have doubled … (lire la suite)

Sur le Nil

L’été est terminé au Caire et les grosses chaleurs sont derrière nous. La température ne dépasse pas 26° en ce moment. Il peut même faire frais le soir, sur les bords du Nil. Mais toujours pas de pluie depuis février.

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Ce soir, nous sommes allés en felouque nous retrouver sur le Nil. Nathalie, une collègue, quitte l’école, le pays. Elle a besoin d’euro et n’en trouve plus ici. Elle rentre travailler en France. On a sobrement fêté son départ autour d’un repas égyptien, loin des bruits de la ville.

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Soirée pleine de tristesse…

Les nouvelles d’ici

Côté égyptien, c’est la crise depuis notre retour, crise monétaire qui s’est aggravée depuis l’été. On ne trouve plus ni euro, ni dollar, ou à des taux rédhibitoires. Du coup, les prix s’envolent, surtout ceux des produits importés, de plus en plus rares.
Trouver une cartouche d’encre pour imprimante, par exemple, relève de l’exploit. Quant à un camembert, on n’a a pas vu l’ombre d’un depuis notre retour.
Le pays bruisse de rumeurs, manifestations de masse, nouvelle révolution, peut-être le deuxième vendredi de novembre. Des grands groupes ferment leur antenne locale, des expats quittent le pays…
A nous, il nous reste le tourisme en Egypte, pour dépenser nos livres tant qu’elles valent encore quelque chose.
Voilà donc les photos d’une sortie dans le sud du Caire, à un peu plus de 400 km, dans une des oasis du désert de Libye. C’est l’oasis de Bahariya, qui produit les meilleures dattes du pays, ce que nous pouvons confirmer. Elle est située à 140 mètres au-dessous du niveau de la mer.

Il y a le désert noir, lunaire, photos à voir en cliquant sur l’image…

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Et puis le désert blanc, encore plus au sud, interdit jusqu’à il y a peu. Une douzaine de mexicains y avaient péri il y a une année. Photos également en suivant l’image…

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Ghost town

En ce début juillet, nous sommes repartis sur les bords de la mer Rouge, le long de la péninsule du Sinaï. Petit pincement au cœur lorsque l’avion décolle, c’est un petit avion d’Egyptair. Il est plein… surtout de chinois. Arrive Sharm El Sheikh, où  il se pose tranquillement. Sauf que non, il remonte brusquement et vire, il y a un gros avion sur la piste en train de décoller. Ça bouge, ça craque dans l’avion. Les gens se sont tus. Il fait un deuxième tour, sans doute trop rapide, et rate la piste, remet les gaz et remonte. Cette fois c’est très silencieux dans l’avion. Le pilote file plein sud. Direction Hurghada? Non il finit par faire demi tour et revient. L’avion descend rapidement, tangue beaucoup, les passager sont toujours figés. Il touche brutalement le sol, et freine brusquement. Trop vite, ou trop court? On n’aura aucune explication.

Traversée du Sinaï en voiture ensuite. Une heure dans une vallée au fond plat entourée de montagnes escarpées rouges, roses, noires… Quelques arbustes épineux, et des barrages de militaires armés, canons et véhicules blindés derrière des sacs de sable. Et toujours les mêmes questions, à propos de notre nationalité.

Dahab est un ancien village de pêcheurs, reconvertis dans le tourisme. Mais les touristes ne sont pas là. Les Chinois sont restés à Sharm, et il faudra attendre la fin du Ramadan et l’aïd, pour voir arriver des groupes de jeunes égyptiens attirés par la plongée.

Tous les jours se ressemblent. Plage le matin, les fonds marins sont d’une richesse incroyable, et puis sieste pour éviter la chaleur de l’après-midi, sortie et marche  pied dans la douceur du crépuscule. Fare niente : objectif atteint.

Les photos du séjour sont là.

Coup de chaud

Hier il a fait chaud. Un peu plus de 40°. Chaleur sèche qui ne nous a pas empêchés de sortir, running le matin, yoga le soir – je dis running, parce que si je dis course, des personnes pernicieuses pourraient m’imaginer dans un Mall climatisé à dépenser ma paie.

Mais ce matin la chaleur est bien installée. Quand il fait 45° en ville, la vie change un peu. Le ciel est terne, chargé en poussière. Lorsqu’on sort à l’extérieur c’est un peu comme lorsqu’on ouvre la porte du four pour vérifier la cuisson d’un rôti… sauf qu’on ne peut pas refermer la porte, sauf que le four est tout autour de nous. Une petite brise brûlante irrite  les yeux, les gestes se font mesurés.

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Habituellement la circulation en ville est fluide. Enfin tout est relatif car à certaines heures, sur certains ronds-points, il n’y a plus aucune solution pour défaire la congestion. Mais aujourd’hui ça coince. On n’avance guère. Par cette chaleur, le parc automobile cairote, pas toujours jeune, souffre, de nombreuses voitures ont fait un malaise et encombrent les chaussées, capot ouvert. Le retour en minibus sera épique. La climatisation n’en peut plus. Faustine est étalée sur son siège, Patrick ronchonne, Alex a touché un levier. C’est le chauffage. De l’air a 60° sort des ouvertures. Le chauffeur râle. Et puis il manque des rideaux. Le soleil est brûlant.

 

Un anniversaire de rêve

Anne-Marie voulait voir Rome.
J’ai pris des billets pour Sharm El Cheikh.
Dahab, précisément. Un couple de routards, rencontré au Creusot. Une malienne, un français, mariés, musulmans. Branchés permaculture. Ils en avaient parlé. Pas retrouvé le nom du gîte. Ce sera un hôtel. Piscine, plage, tuba. Farniente. Le rêve.
Arrivée de nuit. Aéroport désert – on a l’habitude. Une heure de route, d’autoroute. Quelques rares voitures. Les ombres noires des montagnes défilent, à peine éclairées par la lune. Des check-points illuminés, chicanes, soldats en arme. On passe le dernier. Welcome to Dahab, annonce le chauffeur.
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Le matin, soleil, lumière, plage. La mer est bleue, la montagne ocre. Coraux multicolores. L’hôtel n’est guère rempli. Une vieille anglaise bavarde, un verre de rosé collé à la main. Elle cuit doucement au soleil. Un couple, anglais également. Tatoués tous les deux. Pas vraiment jeunes. Un groupe d’italiens. Des étrangers. Un type à barbiche. Il me parle en anglais. Deux couples de russes – des plongeurs, costauds. Et puis deux jeunes couples égyptiens.
Elle patauge dans l’eau avec sa petite fille. Toute vêtue de noir, des chevilles à la tête, tandis que son bel homme parade en bermuda sur le ponton. Elle, plus sportive, mais pas mince, masque et palmes à la main, s’en va voir le tombant avec son mec. Elle ne doit pas savoir nager. Elle est engoncée dans sa tenue noire, dans son gilet orange. On est loin de l’idéal naturiste que j’ai connu, loin de la liberté des corps.
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Aujourd’hui le vent souffle du nord, violent. La mer s’est faite dure, moutonneuse. Au loin, les monts d’Arabie s’élèvent. Sévères. Je pense à Henry de Monfreid – une lecture de jeunesse. Je rêve à son boutre, il passerait le Ras, il viendrait mouiller devant la plage. L’équipage plongerait pour rejoindre la côte. La mer Rouge est là. Les montagnes la dominent. Une plaine côtière étroite. Tout cela est très contrasté.
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À quelques kilomètres d’ici, le Blue Hole. Une piscine naturelle de 130 mètres de fond, qui s’ouvre à la mer par une voûte sous-marine. Un rêve de plongeur. Un cimetière de plongeurs également. La voûte est à plus de soixante mètres de profondeur.
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Après, plus de route. Il faut continuer à dos de dromadaires. Une heure pour atteindre le Ras Abu Gallum. Un village de pêcheurs bédouins. Poissons grillés à l’ombre des palmes. Thé vert. Nage au milieu d’un aquarium coloré.
Un anniversaire de rêve.
Un anniversaire rêvé.
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Le Passeport, le retour.

Onze heure trente. Le bureau consulaire ouvrait à neuf heures ce matin. On est assis, on a la climatisation, on ne se plaint pas… Des gens passent, repassent. Celle ci cela fait trois fois qu’elle passe.
“Je vais dans le bureau de Fabienne, discuter avec Magali” qu’elle dit, l’air très occupé.
Il y a aussi un petit monsieur à barbiche, petites lunettes d’acier sur le nez. Il vient voir les petits papiers à l’accueil, ceux qu’on a remplis en arrivant. Il les prend, les repose, les mélange un peu et puis s’en va. Il a l’air procrastinateur de celui qui n’a rien à faire et ne sait pas par où le commencer.
Et revoilà encore la précédente. Elle repasse toujours bavarde. “Tiens, c’est bientôt midi. J’ai fini. J’y vais.” qu’elle dit cette fois.
Ah, en voilà un nouveau, il a le bonjour dynamique. Mais il ne s’intéresse qu’aux personnes qui viennent récupérer leur passeport. Pas de chance, on vient pour en faire la demande.

………

L’ambassade, et le consulat attenant sont une véritable forteresse. Murs anti-bombes, militaires armés, filtrage, sas d’entrée. Il n’a rien d’un moulin.
Voilà un peu de mouvement. Le bonhomme à barbichette a choisi un papier. Perdu, ce n’est pas le notre. Et puis il revient, annonce que le consul est en réunion, qu’il ne signera rien aujourd’hui. La moitié des chaises se libèrent, les gens s’en vont… Non ils hésitent, discutent avec le planton, se rassoient.
Nous, on est toujours assis. Revoilà Barbichette, il distribue des papiers, signés. Les gens sont contents, remercient, s’en vont. Nous on attend toujours…
Tiens, il y en a un qui craque. “Je veux voir le consul. Il jette son passeport par terre. Je suis chez moi ici, qu’il crie, je veux voir le consul”…
Ça y est, il n’y a plus que nous. Le consulat ferme dans dix minutes. La dispute continue, dans l’entrée, moitié égyptien moitié français. Des coups de fils sont passés. Tout redevient calme. Et nous ne sommes plus seuls. On n’a pas encore déposé notre demande.
Le jeune couple avec bébé, accueilli il y a plus d’une heure, et qu’on croyait sorti par une autre porte revient. C’est bon pour eux. Le bébé aura son passeport. Sans doute le temps qu’il a fallu pour enregistrer ses empreintes digitales.
Finalement c’est bien Barbichette qui s’occupe des passeport. L’issue est proche.
Ça y est c’est à nous. Tout est bon, la photo, les livres. Barbichette fait son taf, tranquille, pas pressé. Dans une semaine, le cirque recommence, passeport à récupérer, si pas de lézard…

Maintenant, taxi, et puis métro. Dans une heure on retrouve le calme de Maadi.

Petite note rapide

Retournant sur le site pour me remettre à écrire et poster quelques nouvelles photos, j’y découvre une activité étonnante, quelques nouveaux administrateurs et surtout, un forum gonflé de plus de 60000 messages.

Et tout cela existe depuis le 1er janvier. Signé par un hacker du nom de Nitroz. Des messages renvoyant vers des sites plus ou moins légaux. Trouver la faille, chez moi, sur le site, sur un plugin, retrouver la ligne de commande qui permet d’ouvrir une backdoor, tout cela je n’ai plus envie de le faire.

Dans le doute, j’ai tout supprimé, et je repars à zéro. L’occasion de refaire une galerie de photos et de me débarrasser des produits Google.

Djebel Qatrani

Quelques photos d’une promenade dans le désert, au sud du Caire. Difficile de se représenter cette région recouverte de savane, parcourue par les girafes et les lions. Et plus difficile encore la voir couverte par la mer. Et pourtant…

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On peut voir toutes les photos en cliquant sur l'image.

Cela fait penser à la fragilité de notre écosystème. J’y ai trouvé des huîtres, des dents de requins, mais aussi une pointe de flèche en pierre, et bien sûr, les restes de cette superbe forêt pétrifiée.

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Avec un focus sur le bois pétrifié, impressionnant de vie. Sur cette branche, on y voit encore les fibres du bois, les noeuds… comme si elle était tombée la veille.

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