Le mois d’août 72

Nel mezzo del cammin di nostra vita…

Non, je n’aurai pas la prétention d’écrire cela, d’abord par respect pour la langue du grand Dante, qui a inventé l’italien en 1300 et quelques. Et puis, un simple calcul mathématique me le rappelle, j’ai bien avancé sur le chemin de la vie et largement dépassé la moitié de mon chemin. Je me projette toujours vers l’avant, mais il m’arrive de regarder en arrière.

En ce moment, j’écoute la balade du mois d’août 75. Le récit d’un été dessiné à petites touches, une succession de moments minuscules, une période de plénitude mais aussi de rupture. Si j’avais écrit ma balade, ça aurait été celle du mois d’aout 73.

C’était la campagne, pas très loin de la plage, il faisait bon et les criquets chantaient. On parlait sous les étoiles , les dalles étaient chaudes. Il y avait un garçon qui se croyait poète, une guitare qui trainait, et des filles qui riaient. On parlait de rien d’autre que de nous, du monde qui nous attendait. Il y avait cette maison blanche, et les oliviers alentours. On avait un rolleiflex, on a fait des photos dans les restanques, à la tombée de la nuit. Nous étions insouciants.

On n’a pas su s’en servir de cette caméra, et de photos, il ne reste que des souvenirs…