Antananarivo

Le Caire, c’était une ruche, bruyante, poussiéreuse, bordélique, une mégalopole ouverte 24/24. Toute en lumière la nuit. Il fallait attendre le vendredi matin pour qu’elle se calme.

Antananarivo, c’est la ville à la campagne. On se lève tôt, on se couche tôt également. Pas comme au Caire pour aller à la mosquée. C’est juste le rythme de la campagne, levé avec le soleil, couché avec le jour. Ça coûte, la lumière à la maison, et puis la nuit est noire à Tana. Peu ou pas d’éclairage public.

Antananarivo, en malgache, c’est “là où est le village des mille”, les mille guerriers qui protégeaient le roi. Tanana, le village, avec l’accent tonique Tana. Il y a des noms très longs ici, mais qui sont souvent raccourcis en un noyau.

Tana, ce sont deux villes. la première vivant le jour, agréable, souvent affairée. La vie y est dure. Pousser, tirer, porter, c’est le lot de beaucoup. Mais elle disparaît en fin de journée. Il y a la peur du noir, des sorciers, mais aussi des voleurs, des bandits. C’est écrit sur les murs. Car la nuit, c’est la ville des ombres, celles qu’on croise quelquefois le jour, mendiants, handicapés, familles nombreuses vivant sur un coin de trottoir. Leur logement c’est un carton, le linge est lavé dans le caniveau, le corps aussi.

Et puis il y a une autres ville, que je ne vois pas, celle des “expats”, des vazaha, des ONG, des experts en tout. Ils vivent ailleurs…