Une leçon de conduite

Sept heures et demi, dimanche sur la quatre voies. Personne. Si nous. La nuit traine encore et des bancs de brumes sporadiques s’accrochent aux arbres entre Rennes et Nantes. La voiture ronronne, le chauffeur somnole. Tout baigne.

Un flash dans la nuit. Même pas ébloui. C’est moi qui conduis et Aurélie vient de perdre deux points. C’est pas ma voiture!

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Aéroport de Nantes, on nous presse – silvouplê silvouplê – c’est juste l’heure limite. Petit avion, comme un jouet, les pilotes dans leur cabine. Ça ressemble à Flight Simulator. Je suis sûr que j’arriverais à faire décoller l’avion, si j’osais. Mais le pilote, c’est un joueur, il nous fait un virage en bout de piste tout en accélérant, et nous voilà en l’air.

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L’avion est quasiment vide, trois autres personnes et nous, une hôtesse et deux pilotes. La compagnie peut donc se montrer généreuse. Il y aura du rab de croissant avec le café. Joli ciel d’hiver qui nous accompagne, les Alpes enneigées et un petit vent frisquet à l’aéroport de Nice. On regrette la douceur du climat breton.

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Ronan se fait attendre, il devait venir nous chercher et le voilà en retard. Anne Marie s’impatiente. Il passe devant nous, se gare rapidement. J’ouvre le coffre de la voiture, un enjoliveur brisé me regarde. “Un trottoir ? je fais. Non, un mur, il me répond”. Ah. Impossible d’ouvrir la portière droite, coincée par l’aile froissée. Bon, ben, mon Ronan, il va falloir envisager de revoir ton argent de poche, je pense. Mais je le remercie, grâce à lui, j’aurai quelque chose à écrire sur mon blog, demain.

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Quand il aura l’expérience de son père, il pourra envoyer des textos tout en conduisant sur des routes de montagne, mais là, il aura appris qu’on ne règle pas la climatisation de sa voiture dans un virage, même au ralenti, avec un permis encore tout frais.