Vacances d’hiver

Eh oui, ici ce sont les vacances d’hiver. Nos premières grandes vacances en hiver.

Le temps est agréable, très venté, avec quelques passages de cirrus élevés qui donnent au ciel un aspect laiteux, blanc disent les mahorais. Mais la température n’est pas tropicale, Aurélie a même demandé un gilet à sa mère hier soir, et l’eau du lagon, agitée par le vent est quelquefois fraîche : au bout d’une heure, il faut en sortir !
Puisque nous sommes là, avec les enfants, c’est l’occasion de sortir sur terre, de visiter l’île dans tous ses recoins, de faire les quelques randonnées disponibles.
Voilà en quelques images, le compte-rendu de notre ascension du Mlima Choungui, 600 mètres de dénivelé.

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D’abord, il faut monter sur les crêtes par un chemin qui grimpe entre les cocotiers, les bananiers et les zébus. Facile, même si on est partis un peu tard, le temps de réveiller et d’habiller tout le monde, et puis de préparer le pique-nique. Du coup, pause pique-nique précoce, avant même d’avoir atteint les crêtes.

C’est là qu’on rencontrera l’unique utilisateur du sentier, un mahorais armé de sa machette, nous en chaussures de marche, lui chaussé de tongs.

Ensuite, marche d’approche tranquille alors que les cultures disparaissent, faisant la place aux premiers padza, sols arides créés par l’érosion due aux cultures sur brûlis.

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Plus tard, c’est l’entrée dans la forêt tropicale humide. Il pleut beaucoup plus souvent ici, à cause de l’altitude, du vent. La marche est plus agréable, à l’ombre des grands arbres. Très vite, une pause répulsif s’impose. Malgré tout, les mollets sont attaqués par une multitude de moustiques. Gwenael est ravi de porter un pantalon !
Le chemin fait un peu penser au massif central, blocs basaltiques brun rouge couverts de mousses, fougères et lianes sur les arbres, chaleur humide d’après la pluie…

Plus loin, Anne-Marie et Ronan abandonneront devant la pente.

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On est à Mayotte et c’est sans doute un légionnaire obtus qui a tracé le chemin depuis le col jusqu’au sommet : il monte à la vertical et on se tire sur les racines des arbres comme sur un échelle pour arriver aux derniers mètres touts tranquilles.

Mais là, le spectacle est la récompense.

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Pour ceux qui l’ont lu, on se retrouve dans la peau du héros de l’île mystérieuse (Jules Verne) qui découvre, du sommet de son volcan, que son île est bien une île.
Pour revenir aux militaires, on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée émue au soldat qui a porté la borne kilométrique jusque là. On trouve également quelques blasons de régiments affectés à Mayotte, en béton, bien sûr, une table d’orientation, le nom d’Allah en caractères de fer forgé sur un rocher.

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Et un gros rocher posé en équilibre sur un autre, au-dessus du vide. Aurélie a eu peur rétrospectivement.