En chantier

Ici c’est branle-bas perso, toute la journée au téléphone, à la recherche d’un logement sur Petite-Terre. J’ai été nommé à l’école du Four-à-chaux, à Labattoir, et nous voilà bientôt petits-terriens, peut-être… Pas facile, dans la mesure où la nomination des instits s’est faite deux mois après celle des profs qui ont tout razzié !
Qu’est-ce qu’on a trouvé ? Pour le moment, deux maisons mahoraises, une située en pleine ville, entre la pharmacie et la mosquée de Labattoir, mais on a peur que la pharmacie soit source de nuisance, les soirs où elle sera de garde. A moins que la nuisance ne vienne de la mosquée…

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Et l’autre magnifique, spacieuse, toute neuve (inachevée, même), qu’on découvre au fond d’une allée pas encore goudronnée (torrent en saison des pluies ?). J’en ai fait un rapide croquis, de mémoire, faute d’appareil photo. Un petit défaut, le mur de derrière n’est pas encore construit, le toit non plus, et la clôture est en projet, ainsi que le banga que le propriétaire compte se construire au fond du jardin. Il n’y a pas d’eau chaude (Vous pouvez la mettre si vous voulez), pas de grilles au fenêtres , ni de fenêtres (pensez à fermer les volets quand vous n’êtes pas dans la pièce), mais le calme, la proximité du collège, la taille de la véranda entourée d’une rambarde à colonnades très Grand Siècle, rose éclatant de la maison sur la latérite rouge (ah ! la couleur de la boue de décembre).

Le proprio a passé trente cinq ans en Suisse, parle avec l’accent de là-bas et a prévu deux cuisines dans la maison. Il nous a dit qu’il avancerait les travaux avec la caution qu’on verserait et finirait la maison avec notre loyer. La maison finie, il s’y installera et se mariera.

Là je médis un peu, mais le crédit n’est pas utilisé ici comme en métropole.

On parle d’épargne parpaing. C’est à dire que dès qu’une somme est dégagée, on achète le terrain, puis les parpaings. Quand on le peut, on coule la dalle, puis on monte les murs, et ainsi de suite, chaque fois qu’il y a une rentrée d’argent. Et les villages mahorais sont ponctués de tas de parpaings, de maisons inachevées et quelquefois déjà habitées, parabole sur béton brut.
A bientôt des nouvelles et puis les vacances à partir du 12 juillet.