La pluie qui vient

Orage qui vient

Début juin. Il fait chaud, sans plus. Les températures sont agréables. Pas comme l’année dernière où le thermomètre avait flirté avec les cinquante degrés. L’air brûlait les paupières.

La nuit, je dors. La fenêtre est ouverte, le brasseur d’air rafraîchit le corps. La rue est calme, malgré le Ramadan. Quelquefois un chien aboie. Anne-Marie dort paisiblement.

Cette nuit, dans un demi-sommeil, j’ai entendu un bruit sourd, persistant. Une sorte de grondement. Un orage. La pluie qui frappe le sol. Non. Éveillé, je reconnais le bruit d’une carriole, sans doute un chiffonier matinal.

Et de me rappeler ces moments d’avant la pluie. Le silence de l’air immobile. Les odeurs de terre qui s’exhalent. Et la première goutte qui tombe. Lourde. Suivie d’une autre, et d’une autre. Un grondement sourd quelquefois les accompagne. Et puis c’est l’averse brutale, les bourrasques, les éclairs, le tonnerre, la folie d’un orage.

Deux ans d’Égypte. Deux ans sans pluie. Deux ans de soleil, de poussière, de vent. Curieux, ce souvenir qui m’envahit brusquement. Et puis je me rendors.