Après quelques semaines lointaines à arpenter les routes et les chemins de France, on peut enfin envisager de se poser dans l’Océan Indien.
Tous les cartons sont vides, les meubles à peu prés disposés dans la maison et le lycéen est au lycée. Pour en arriver là, ça n’a pas été simple, le déménagement qui devait arriver à la fin août de Mayotte ayant quelques semaines de retard, il a fallu camper, bricoler, emprunter. Ronan est content du lycée, les professeurs sont-ils contents de Ronan, ça c’est une autre histoire. Quant à moi je travaille dans un autre monde, locaux agréables, élèves déjà lecteurs, avant même que je ne m’y attaque. Tout irait bien si ce n’était ce froid constant, 15-16° le matin, jamais plus de 23° dans la maison. Il a fallu acheter des polaires, emprunter des couettes, et ranger très profond le matériel de plage.
D’ailleurs, la Réunion est une île très minérale, battue par la houle de l’océan indien et les alizés y sont plus violents qu’à Mayotte. Une île loin de la mer, en quelque sorte. L’impression, surtout pour moi qui voyage en voiture, vers mon école, vers l’iufm, c’est d’être à la montagne, dans les Alpes de Haute-Provence, par exemple, avec plantes grasses sur le bord de la route. Là, c’est Saint-Pierre, la capitale du sud, à une trentaine de kilomètres de la maison.
On reste quand même proche de Mayotte, par les pratiques, le maire de Saint-Pierre est quasi en prison, un autre vient d’y retourner, d’autres sont soucieux. Et le discours du parti communiste local toujours aussi populiste. Quant à l’administration, elle reste l’Administration, avec toutes ses lenteurs… Pas de sécu, pour nous, pour le moment. “Il faudra attendre quelques semaines… peut-être quelques mois … [sourire de la jeune femme] avant de pouvoir tomber malade.”
Grace à l’ADSL, on peut voir et parler plus facilement à la famille, mais la télé, les courses, les embouteillages, tout cela prend un temps que Mayotte nous laissait. Anne-Marie, elle, est ravie d’avoir changé d’île !
Les projets, à cours terme, retourner à Madagascar, aller voir le volcan en éruption, et préparer l’accueil des enfants à Noël. Après, on verra, Inch Allah.