L’athlète

Pour une fois, je publie une horreur.

Enfant, cette statuette d’athlète m’a toujours fasciné. Elle était dans la bibliothèque de mon grand-père. Il me disait l’avoir volée sur le bureau d’Hitler, à Berchtesgaden, son nid d’aigle, comme on disait alors. C’est le 4 mai 1945, vers 16h, que des éléments avancés de la 2e division blindée du général Leclerc s’emparèrent de l’Obersalzberg. Mon grand-père en  faisait partie.

Je me suis toujours demandé ce qu’elle fichait là, cette horreur. Et ce que mon grand-père lui avait trouvé comme valeur. Prise de guerre, certes. Rapine facile à ranger dans une poche. Mais pourquoi?

Quand mes grands-parents sont décédés, j’étais loin, très loin. Je ne suis pas revenu pour leurs obsèques, ni pour ranger leur maison. Quand mes cousines m’ont demandé si je voulais garder un souvenir de mon grand-père, c’est à cette statuette que j’ai pensé.

Aujourd’hui, j’ai trouvé, sur Internet, la réponse à mes questions. C’est une statuette en bronze, qui fut produite en quelques exemplaires, à l’occasion des Jeux Olympiques d’été de Berlin, en 1936.

Ceci-dit, elle n’en est pas moins laide. Et je n’en suis pas plus riche.