Mamoudzou

Aujourd’hui c’est vendredi, le vendredi du pont de l’Ascension.

A mes collègues musulmans qui voulaient savoir à quoi correspondait ce jour férié, je n’ai pas dit que c’était la fête des alpinistes, mais j’ai vanté la supériorité des fêtes religieuses catholiques qui se situent par rapport aux week-end (lundi de Pâques, de la Pentecôte, jeudi de l’Ascension…), alors que les leurs suivent la lune : ils ont droit à quatre jours fériés et arrivent à les placer le dimanche.

baie_de_mamoudzou-04221

Bon, aujourd’hui c’est pont, donc journée à Mamoudzou. C’est la métropole mahoraise, la moitié de la population de l’île. Une ville qu’on ne peut voir dans son ensemble, construite dans une demi-douzaine de vallées et autant de coteaux. Un gros bidonville à première vue, crasseux et grouillant de vie, avec ses cases tôle, ces cubes de bétons et quelques bâtiments plus importants (on ne dira pas immeubles).

marche_mamoudzou_6-a1885

Et puis, un marché vivant, la barge qui va et vient entre Dzaoudzi et Mamoudzou, des boutiques cachées, des ruelles ombragées, un jaquier entre une villa bourgeoise et un banga miteux. Des gens qui prennent en charge leur rue, leur quartier, faute de services publiques, des enfants qui courent, un gros village agréable et calme. Des inconnus qui vous saluent.

Le maire lui veut une nouvelle mairie, plus grande, plus belle. Il est de notoriété publique qu’il a passé beaucoup de temps à négocier le lecteur de cd et la clim’ sur sa Mégane de fonction. C’est un maire moderne, admirateur de JC. Les six camions bennes des éboueurs sont en panne depuis plusieurs semaines, ils travaillent avec des pelles, des brouettes et un de ces vieux camions Berliet de mon enfance.

ruelle_mamoudzou-c35fe

Voilà une ruelle entre deux rues, avec son linge qui sèche et sa bouéni qui sieste à l’ombre du bananier.