Un peu de pub

Inflation, chute de la livre, misère envahissante. La crise est très prégnante en ce moment en Égypte, malgré l’aide du FMI qui vient d’apporter quelques milliards de dollars. Pendant des semaines les conversations tournaient autour d’un appel à descendre dans la rue pour faire une nouvelle révolution. Quelques inconscients sont sortis vendredi dernier, mais l’armée était là pour les calmer.

Il y a quand même de bonnes nouvelles. En face de la maison, on trouve Ma7ali, une boutique montée par de jeunes égyptiens militants qui offrent des produits locaux, miel du Sinaï, huiles d’olive des oasis, pain shamsi, pain baladi et toutes sortes de fruits et légumes cultivés sans intrants ni pesticides. Elle valorise ainsi les produits des petits paysans locaux. Ma7ali est un jeu de mot qui peut se traduire par “comme à la maison”. C’est dans la rue 11, entre la 85 et la 86.

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Et à quelques numéro de là, il y a Madaar. C’est une petite structure qui propose des ateliers artistiques, un espace de co-working et, tous les samedis soirs des concerts de jazz, de musique égyptienne ou de musique classique. Et même une nuit consacrée à la danse. La semaine dernière le groupe Bahiyya a rempli la petite salle. On peut s’en faire une idée ici.

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Plus excitant, il y a ce projet qui débarque en Égypte. Word Project, c’est le premier collectif de slameurs du Caire. Ils se réunissent tous les mois dans des lieux différents. Leur base reste la petite scène de Madaar, au 2 de la rue 11.  Les photos, je les ai piquées sur leur Facebook. Merci à eux.

Bagnoles et tacots

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Quand j’ai pris cette photo, c’est l’opposition entre le panneau NO PARKING et cette voiture installée à demeure qui m’a intéressé, pas l’image de destruction qu’elle véhicule. Mais depuis, je la regarde très différemment. C’est à la fois l’image du passé, et peut-être celle de l’avenir de ce pays.

L’image du passé, parce qu’on trouve de très nombreuses voitures abandonnées dans les rues, sur les trottoirs, pneus à plat, portes enfoncées. Certaines sans plus d’intérêt qu’une épave, voitures déjà usées, d’autres plus intéressantes, grosses berlines allemandes ou américaines.

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Ce qui étonne, chez ces dernières, c’est qu’elles semblent avoir été laissées là provisoirement, souvent habillées de ces housses pyjamas qu’on voit beaucoup dans les rues de Maadi. À croire que leur propriétaire est parti rapidement, pensant revenir plus tard…

Après des vacances, ou après une fuite, ou pire encore… Il y a eu quelques événements tragiques ces dernières années, des étrangers (ou non) partis dans la précipitation. Laissant derrière eux ce qu’ils ne pouvaient emporter dans leurs bagages. Sans parler des taxes rédhibitoires.

Ce pourrait aussi être l’image de l’avenir de l’Égypte, si la crise actuelle perdurait.

Dans les rues du Caire des photos de “bagnoles”