Les voisins

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Bon, comme voisins, on a les résidents du cimetière, tranquilles, le frère de la propriétaire, qui ne nous a pas encore dit bonjour, monsieur Abélard, au-dessus, à qui je ne parle que lorsqu’il est à jeun. Et puis, il y a un élevage de cabris, baraquements et épaves de voitures en guise de bergerie, si tant est que la notion de bergerie existe à la Réunion, un tas de foin en guise de nourriture. Les mêmes cabris qui envahissent régulièrement notre jardin. Impression de vivre à la campagne, parfois.

Matériel pour la classe

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Il y a eu des objets insolites dans toutes les classes où j’ai trainé mes guêtres. Cette année une peluche rigolotte me fait de l’oeil. Bouteille d’Orangina® recyclée en gourde isotherme, toute habillée de tricot rouge. Si laide soit elle, elle est touchante par tout le signifié qu’elle véhicule. Et plus sympa qu’une gourde d’une marque commerciale quelconque.

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Week end paresseux

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Week-end chargé en perspective… Pas de marché ce samedi, pour cause de déménagement chez Alain, où j’irai donner un coup de main rapide. Puis visite du technicien de CanalConnect, peut-être, pour changer ma “box”, ou vérifier ma prise électrique, ou me redire que j’ai un virus dans mon McBook, ou affirmer que la ligne de France Telecom est mauvaise, ou me répéter que c’est un problème de paramètres, à moins qu’il n’invente une autre raison pour ne pas fournir l’accès internet pour lequel je paye. Ensuite, conduite accompagnée jusqu’à Saint-Pierre. Journée tranquille qui s’annonce, à voir la pleine lune se coucher sur l’océan Indien, entre un bananier et un bois de couleur non identifié. Un moyen de rater le premier voyage chez Alain…

Tâches ménagères

Ecrasé par le travail, élèves, stagiaires, parents, grippe du cochon qui traîne, bousculé par les tâches ménagères maintenant. Ramener les cahiers des élèves soit, mais acheter en passant une tranche d’espadon  aux pêcheurs, penser à prendre le pain frais, facile. Mais en plus, il a fallu ramener des fruits. Alors, j’ai pris mon chombo – sabre mahoré -, j’ai débité  le bananier et ramené un régime de bananes. Ki n’en veut?

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Parce que c’est parti pour bananes en poué, en salade, en frite, en sorbet, en flambée au rhum, en gâteau, avec un riz au lait, en beignet, en bananes… Burp.

Au marché de Saint Leu

Ce samedi, petite promenade au marché forain de Saint-Leu. Après la pluie et le froid de la veille, le temps est au printemps, il y a du monde qui se presse entre les étals, fripes, plantes, fruits et légumes, grillades, on trouve de tout. Mais pas de poivre vert, dommage.

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Le coupeur de canne est là, comme chaque samedi, à vendre son jus de canne tout frais, si bon à boire, si mauvais pour les dents. A Madagascar, la canne était vendue en petites rondelles, ici, elle est pressée devant le client.

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Tangors, mandarines, avocats, nèfles – prononcer bibasse – ce sont les fruits de saison, avec les premiers ananas encore petits.

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A l’ombre des filaos, un orchestre anime le marché. Quelques couples se forment, esquissent un pas de danse, un bal improvisé s’organise. Derrière, les surfeurs glissent sur la vague.

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Retour vers la voiture, les paniers chargés. La découverte du jour, de la roquette bio, production locale ! Dans les Hauts, les nuages se forment déjà. Ici, c’est le printemps.

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Voilà la grippe

Les élèves et les profs sont maintenant en classe depuis bientôt deux semaines. Il ne sont pas les seuls. Le virus de la grippe porcine a lui aussi fait sa rentrée. Accessoirement, il met en valeur l’inanité et l’incompétence de nos ministres. Se laver les mains avec du savon, jeter serviettes et mouchoirs en papier dans une poubelle fermée par un couvercle, isoler les malades, élèves et enseignants, fermer les classes quand trois élèves sont malades…

Un seul lavabo pour trente élèves, pas de savon, sinon celui que j’ai acheté, pas de serviettes jetables, ni de poubelles. Et puis, jeudi 20 août, premier cas avéré, ma remplaçante disperse le virus dans la classe. Elle ne savait pas. Depuis, neuf cas dans ma classe, six pour ces deux derniers jours, une bonne trentaine pour l’école.

De quoi fermer l’école… Ben, non. Cause toujours, mon cher Luc.

Et puis sa collègue, la santé en marche, vient nous annoncer hier sur RFO la vaccination pour tout le monde, dès le 15 octobre, soit après la fin de l’hiver austral, quand tout le monde l’aura eu, cette grippe. Gouverner, c’est prévoir, disait l’autre. Eux, manifestement, ne gouvernent pas, ils communiquent.

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De bonnes nouvelles quand même, des élèves gentils, et nouveauté, un tableau interactif pour travailler. Un miracle pédagogique, qui deviendra vite indispensable. Adieu déjà craies et brosses poussiéreuses, feutres secs et compas qui crisse.

C’était ma dernière rentrée aujourd’hui

Hier coucher de soleil rapide, plus que moi, qui suis arrivé trop tard pour le photographier. C’est vrai que l’hiver est encore là et que la nuit vient tôt.

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Après la maison, après l’école, c’est au jardin qu’il faut que je m’attaque. Pendant notre passage en métropole, l’herbe a poussé, des mauvaises herbes – chardons, liserons, corbeille d’or – ont tout envahi. Et les pamplemousses commencent à tomber.

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Le jardinier est concentré, prêt à se mettre à la recherche des outils rangés, égarés, dispersés, oubliés…

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Au moment de remplir le bac à compost, une harde de cabris bêlants, encore plus traumatisants qu’un chat affamé, envahit le chemin, s’attaque à tout ce qui dépasse, tous attirés par l’odeur d’herbe fraîchement coupée.

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Ligne Nice-Ajaccio

Cet été, on est allé musarder à Nice. On a retrouvé ses ruelles, ses librairies. Nice peut être populaire, nissarde, ou grande bourgeoise italienne, comme sur la place Massena, qu’on a redécouvert sans travaux ni palissades. Des années qu’on ne l’avait vu comme cela.

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Plus tard, en pensant prendre l’avion pour la Corse, on s’est retrouvé dans un bus, direction Ajaccio. On imagine le tunnel, ou le pont dressé entre l’île et le continent, mais non. Corsica Airline n’a pas les moyen de s’approcher de l’aérogare alors il faut rejoindre ses petits avions en bus.

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La consultation

Dans la salle d’attente, immense, un hall de gare, une infirmière entre, prend la parole, voix haut perchée, Cerbère incarné.
– Tout le monde est-il passé à l’accueil?
Une dame se lève, celle qui n’avait ni carte vitale, ni attestation de domicile.
– Vous auriez pu y passer la journée ! On allait pas deviner que vous étiez là, quand même ! Et puis on m’écoute, on est attentif, on se tait ! Vous, là bas, on ne téléphone pas quand j’explique. J’ai de la mémoire, il ne faudra pas venir me poser des questions, tout à l’heure !
On nous appelle par des hauts-parleurs. ” Ma’ame Michu, box 27 ”
Un couple de très vieilles personnes demande de l’aide, ils sont presque sourds. ” Allez donc vous asseoir sous les hauts-parleurs! On ne peut pas faire de miracle, tout de même ! ” Ils se placent près de nous, nous demandent de les prévenir si leur nom…
C’est une vraie prof, cette infirmière, pédagogique, organisée. Le service ne tourne que grace à sa présence. Des affichettes, à l’accueil, rappellent quelles condamnations on encourt si on insulte le personnel. Ambiance…

” M’sieur Le Berre, box 19 ”
Consultation rapide, efficace. Un traitement.
Problème, le traitement, un champignon en collyre, n’est délivré – et fabriqué – uniquement au XV-XX. Il se conserve au frais -moins de 8°- et peut être expédié en province, à mes frais, mais pas dans les DOM. Le médecin m’a prescrit un mois de traitement, à voir pour la suite avec mon ophtalmo, qui ne pourra pas me fournir le traitement.

Ubu still alive…

Les deux petits vieux ont disparu, sans doute ont-ils trouvé leur box.
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Midi, retour dans le marais, restaurant végétarien… délicieux.
Un régal, des plats pleins de couleurs et d’invention, un nom pour le moins curieux, La victoire du coeur suprême, une adresse médiévale, rue du Bourg Tibourg.

Hôpital des Quinze-Vingt

Les caisses ouvrent en retard, une queue s’est formée. Un type passe devant tout le monde, en disant moi, c’est une urgence, ma voisine a oublié sa preuve de domiciliation, elle n’a pas sa carte vitale non plus, mais elle a rendez-vous depuis des mois.

Je descends au sous-sol pour mon OCT – imagerie de l’œil – où il n’y a personne. Des secrétaires arrivent, s’enferment. Un petit homme range des dossiers dans un caddy de supermarché.
On s’assoie dans le couloir. Un ordre tombe :
– Vous déposez les convocations ici et vous vous asseyez là.
– Mais ceux qui sont arrivés les premiers passent les derniers, alors?

Je précise à la secrétaire que j’ai une autre convocation, pour une consultation, qu’il faut téléphoner à l’étage pour dire que je suis là, au sous-sol
– Oui, je comprends, mais moi, je ne téléphone pas. Montez le leur dire.
La secrétaire met une deuxième boîte convocation. Question, où met-on nos convocations ?
– Dans la boîte #1, et puis restez assis.

Je monte, on prend note, je suis à l’OCT, mais il faut demander à passer en premier, le docteur de la consultation part en vacances à 10h30.
J’explique, à l’OCT. Je me fais jeter. L’infirmière n’est pas là. Le médecin n’est pas encore arrivé. On me dit de m’asseoir ou de partir à la consultation. La vieille dame qui a peur que je ne lui passe devant va aux toilettes. Elles sont fermées.
– Normal, c’est occupé par le monsieur qui vient de passer, dit la secrétaire.
– Mais il y a une autre porte !
– C’est celle du personnel, madame. Asseyez-vous, en attendant.

Arrive une infirmière, débauchée d’un service à l’étage, qui râle – Ça va gueuler, là-haut ! – qui nous met des gouttes dans les yeux, en espérant la venue d’un médecin.
Et le médecin, enfin. Une gentille dame, qi m’explique qu’elle ne fait que des OCT de la pupille, qu’il me faut un OCT de la cornée, que le spécialiste est en vacances, que l’examen qu’elle va me faire ne sert à rien, mais puisque je suis là…
Résultat, ma pupille est nickel. Normal, elle n’a rien.