Blasphème

Nom masculin, parole ou discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré. (Le blasphème est à distinguer du sacrilège : le premier consiste en paroles, le second en actes.)

Je pensais avoir une maîtrise à peu près correcte de la langue française, et pourtant, c’est un mot qui me pose problème. Non pas que je n’en comprenne pas le sens, je sais lire un dictionnaire. Ce que je n’arrive pas à cerner, c’est le concept qui se cache derrière le mot.

A l’origine de cette réflexion, un de mes mauvais jeux de mot, sur Jésus, qui s’est cru si fier, là haut sur sa colline… Mauvais, mais bon, où est le blasphème ? Après tout, les prophètes des uns ne sont pas les prophètes des autres. Les religions ne sont que des constructions de l’esprit humain, chacune pense représenter un absolu qui exclut les autres absolus. S’il y a une relativité des religions, de leurs divinités, de leurs dogmes, pourquoi y aurait-il une universalité du blasphème ?

Moi, je suis athée, c’est une croyance qui en vaut bien une autre. Pas catholique, encore moins chrétien, athée. Le spectacle de l’univers offre à mes yeux bien plus de richesse que tous les récits mythologiques écrits par les hommes. Si je respectais un prophète, ce serait Darwin, et je blasphèmerais si je disais qu’il aurait pu croire à l’intelligent design des créationnistes chrétiens.

La théorie de l’Evolution est critiquée, heureusement, et elle a résisté à toutes les critiques jusqu’à aujourd’hui. Ce serait licite de la critiquer, de la moquer, de la caricaturer, et illicite de mettre en doute la virginité de Marie, la révélation du Coran ou le caractère sacré de Jésus ? Qu’on m’explique.

Bien sûr, j’ai été baptisé, je porte un prénom chrétien, mais ce sont des actes sociaux, des traditions qui étaient à respecter à l’époque de ma naissance. Je n’ai jamais vu ma mère dans une église, et la seule fois où j’ai vu mon père entrer dans une église, c’était pour ses obsèques. Je suis athée, pas catholique, et Jésus n’est pour moi qu’un personnage historique, sans doute utilisé par son cousin Jean. Rien de plus.