C’est l’automne

C’est l’automne et on commence à le ressentir, jours plus courts, debout dans la nuit le matin, et le soir qui tombe vers 18h. Moins de pluies, bientôt l’alizé et les petits matins frisquets. Á 28°, le teeshirt est nécessaire le matin, et la voiture est couverte de rosée. Elle a même failli refuser de démarrer ce matin. Il va falloir la bichonner pendant l’hiver. Un autre symptôme, c’est Ronan, qui se retrouve avec une bonne laryngite.
Ici aussi, c’est la guerre, sans images pour nous, ni journaux. On vit au rythme des rumeurs. Et les héros des élèves sont un bon indicateur de l’opinion des parents : ici c’est Ben Laden et Saddam Hussein qui sont plébiscités. Il faut ajouter Lucky Luke pour ceux qui ont la parabole, c’est à dire TPS ou CanalSat.
Heureusement, cela reste bon enfant, et si Jacques Chirac souhaitait un jour être président de quelque chose, c’est à Mayotte qu’il devrait se présenter.
D’ailleurs, les enfants sont là pour nous ramener en Afrique, loin des tumultes de la guerre.
Expliquer ce que veut dire le mot ruisseau peut sembler simple : cours d’eau, eau qui s’écoule, deux rives, l source, la rivière, les écrevisses… Non ? Ah oui, là où les mamans font la lessive, sous le pont…
Compris ? Ouf !
Et le linge sèche sur le parapet du pont, au bord de la route. Les grandes soeurs ramènent le ballot de linge dans une bassine, sur la tête.

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On s’entraine tôt, à ce mode de transport des marchandises : ramassage des cahiers du jour, ce midi, par exemple, ou alors la grande soeur qui amène une bouteille de coca – on aime Saddam, mais on boit du coca, ici – à ses frères, ou encore la femme mûre qui marche devant son mari, les deux portant l’une, un régime de banane, l’autre son chombo (machette mahoraise) sur la tête.
La photo, c’est Djouhaïria en classe, ce matin, et les autres élèves assis tranquillement.